1.1. Le patrimoine gastronomique du val de Loire

Le Val de Loire et la Touraine sont aussi connus sous le nom Jardin de la France. Depuis longtemps le bassin limoneux de la Vallée de la Loire fournit d’excellent maraichage. Les Jardins de Villandry et Château Gaillard en sont encore aujourd’hui des témoins marquants. On citera, les pommes, les poires, la fraise et l’asperge verte de Sologne, les carottes de sable, poireaux et autres choux, ainsi que la lentille verte du Berry.

Le safran du Gâtinais est un autre exemple de l’excellence gastronomique du Centre-Val de Loire. Produit depuis Louis XIV, il a longtemps été la référence et donné le cours mondiale.

La tradition gastronomique du val de Loire passe aussi par ses fromages, 5 fromages de Chèvre AOC. Le Pouligny Saint Pierre AOC à apprecier avec un AOC Reuilly, le Selles-sur-Cher AOC merveilleux accompagné d’un AOC Montlouis, le Sainte Maure de Touraine AOC à déguster avec un AOC Chinon Rouge, le Valençay AOC en accord avec le vin du même nom (AOC Valençay Blanc ou Rouge), et le Crottin de Chavignol AOC mais aussi le Bouchon de Sancerre pour magnifier un AOC Sancerre Blanc. Les fromages au lait de vache ne sont pas en reste, comme l’olivet au foin ou cendré avec un Coteaux du Giennois, le Petit Trôo parfait avec un AOC Bourgueil ou le Curé Nantais s’apprécie avec un AOC Muscadet ou un AOC Gros Plan du Pays Nantais. Les Vaches de la Vallée de la Loire produit aussi du lait pour fabriquer du beurre, notamment le Beurre AOP Charentes-Poitou.

L’élevage n’étant pas en reste avec la Géline, le Lapin gris et l’Oie de Touraine qui était mangé sur les plus grandes tables d’Europe, comme celle la reine Elisabeth 1ère lorsqu’elle apprit que sa flotte avait défait les espagnoles, qui donna l’oie de la St Michel. En Touraine, l’Oie de la St Martin commémore l’élévation au statut d’évêque de celui qui deviendra St Martin, et l’Oie des Vendanges fête la fin de celle-ci.

La Touraine est aussi le berceau des rillettes, Rabelais en parle comme de la « brune confiture de cochon », et Balzac exalte encore les rillettes de Tours dans Le Lys dans la vallée, Proust évoque la réputation des rillettes de Tours dans la Recherche du temps perdu. Dans le même registre, les rillons de Touraine, appelés rillauds en Anjou, ne sont plus à vantés.

La Vallée de la Loire ne manque pas non plus de douceur, le miel du Gâtinais et les confiseries comme le Nougat de Tours et les poires tapées de Rivarenne y sont réputées depuis le moyen-âge. Les Praslines Mazet étaient déjà sur la table de Louis XIII et le Cotignac d’Orléans la friandise préférée de François 1er.


1.2. Le patrimoine architectural du Val de Loire

1.2.1. Les châteaux de la Loire

Les châteaux de la Loire étaient pour la plupart d’entre eux au départ des forteresses médiévales (Forteresse royale de Chinon). Pendant la période troublée du moyen-âge, ils avaient donc une vertu défensive, et ont évolué en domaines royaux à la renaissance (Amboise, Blois…). C’est aussi à cette période que certains grands personnages du royaume se font construire leurs propres châteaux (Chenonceau, Azay-le-Rideau,…), et que François 1er construit Chambord.

Le Château d’Amboise
La puissante forteresse médiévale d'Amboise des rois Louis XI et Louis XII, est transformée en une résidence royale par les Rois de France Charles VIII et François Ier. La Cour, nombre de lettrés et d'artistes européens y sont passés à l'invitation des souverains à l'exemple de Leonardo da Vinci qui reposait dans le parc du château et dont les restes se trouvent aujourd’hui dans la Chapelle du Château. François Ier y appréciait le vin frais et gourmand des Coteaux d’Amboise.

Le Château d’Azay-le-Rideau
Le Château d’Azay-le-Rideau est construit en 1518 par Gilles Berthelot, maire de Tours et trésorier du roi François 1er. Celui-ci confisque le chef œuvre inachevé en 1523 pour l’offrir en 1535 à l'un de ses compagnons d'armes, Antoine de Raffin, capitaine des gardes du corps du Roi lors de la bataille de Pavie, au dépens de Philippa Lesbahy (veuve de Gilles Berthelot).

Il devient en 1905 la propriété de l’état français et est classé aux monuments historiques.

Le Château de Blois
Le Château Royal de Blois est une des résidences favorites des Rois de France à la Renaissance. Il est une véritable synthèse architecturale et historique des Châteaux de la Loire. Quatre ailes de styles différents et un escalier monumental réunis autour d'une même cour, offrent un panorama de l'architecture française du Moyen Age à l'époque Classique.

La mise en valeur des appartements royaux et de leurs magnifiques décors polychromes restaurés, les meubles et les tableaux présentés évoquent la vie quotidienne de la Cour et le pouvoir à la Renaissance. Le cabinet privé de François Ier ou encore les chambres royales de Catherine de Médicis et de Henri III, où fut assassiné le Duc de Guise en 1588, sont imprégnés des évènements majeurs de l'Histoire de France.

Le Château de Chambord
Le château royal de Chambord est le joyau, rêve de François 1er et de son maître des fêtes et ami Leonard de Vinci, au cœur du domaine d’un parc forestier du même nom. François 1er fit planté aux alentour un cépage qu’il avait importé de Bourgogne, à l’origine pour le Château de sa mère Louise de Savoie à Romorantin, qui lui donne aujourd’hui son nom : le romorantin qui est toujours le cépage exclusif des viticulteurs de l’appellation Cour-Cheverny. Le château de Chambord est connu pour être le plus vastes des châteaux de la Loire avec 426 pièces, ses fameuses 282 cheminées, ainsi que son escalier à double révolution. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1981.

Le Château de Chenonceau
Le château de Chenonceau, aussi appelé « château des dames », émerveille par son architecture est son emplacement. Il a été construit par Thomas Bohier sous la supervision de sa femme Catherine Briçonnet. Celui-ci transmis à son beau-frère  l'abbé de Cormery, au manoir du Montchenin quelques pieds de plants d’Anjou qui donnera par la même le chenin blanc.

Il est toujours aujourd’hui une demeure privée, et doit son surnom à la succession de dames qui y ont séjourné : Catherine Briçonnet, Diane de Poitiers, Catherine de Médicis, Louise de Lorraine, Louise Dupin ou encore Marguerite Pelouze. Au cœur d’un parc enchanteur, et pourvu d’un magnifique mobilier, il est aujourd’hui le château privé le plus visité de France

Le Château de Cheverny
Le château de Cheverny est connu pour avoir servi d’inspiration à Hergé pour déssiner le château de Moulinsart. Construit à partir de 1620 par l'architecte Jacques Bougier, il est précurseur dans le style classique à la française. Ce château meublé au cœur d’un merveilleux parc est la propriété du marquis et de la marquise de Vibraye, dont la famille possède le domaine depuis 600 ans.

Le Château de Chinon
La forteresse royale de Chinon, de son éperon rocheux domine la Vienne et la ville. Au fur et à mesure l’espace a été structuré en trois parties distinctes, que les rois ont appelé leurs « trois châteaux », figurant de manière stylisée sous la forme de trois tours sur les armoiries de la ville.

D’ouest en est, la barre rocheuse est barrée par une série de fossés - des douves sèches - qui séparent les trois châteaux : le fort du Coudray, le château du Milieu, et le fort Saint-Georges. Chacun d’entre eux possède une enceinte indépendante. C’est dans le château principal, le château du Milieu, que sont situés les principaux logis et le prieuré Saint-Melaine.

Elle était citadelle royale des Plantagenets, rois d’Angleterre et comtes d’Anjou. Henri III Plantagenet y apprécia tellement les pineaux d’Aunis locaux, qu’il en fit planter pour en stocker et en envoyer en Angleterre.

Le 9 mars 1429, une jeune fille de 17 ans, y rencontra le dauphin de France (futur Charles VII). Jeanne d’Arc jura ce jour-là quelle le conduirait à Reims pour qu’il y soit sacré.

Chinon est aussi intimement lié à François Rabelais (1494-1553), un des plus grands écrivains de la Renaissance. Né à Seuilly, non loin de Chinon, il pourrait désigner dans son Ve livre, le « Temple de la Dive Bouteille » dans les mêmes caves Painctes situées au cœur de la cité, aujourd’hui siège du Syndicat des vins de Chinon où la Confrérie des Bons Entonneurs Rabelaisiens lui rend hommage lors de ses Chapitres.

Le Clos Lucé
Le château du Clos Lucé, ou autrefois appelé manoir du Cloux, est une demeure du Val de Loire, dans le centre d'Amboise. Batti en 1471 comme un ancien fief relevant du château d'Amboise, il passe de mains en mains jusqu’à être acheté par Charles VIII et de devenir une résidence d’été des rois de France. Il gardera cette fonction jusqu'en 1516 quand François Ier le met à la disposition de Léonard de Vinci, qui y vivra trois ans, jusqu'à son décès le 2 mai 1519

Il est inscrit au titre des monuments historiques par la liste de 1862, en tant que maison de Léonard de Vinci. Propriété de la famille Saint Bris depuis 1855, il est aujourd'hui un lieu dédié à la découverte de l'univers de Léonard de Vinci.

Il est la propriété de la famille Saint Bris depuis 1855.

Le château Gaillard
Le Château-Gaillard est un domaine royal réalisé pour Charles-VIII après la première guerre d'Italie en 1496.

Voisin du Clos Lucé et du Château d'Amboise, le Château-Gaillard est édifié sur une terrasse dégagée. Exposé au sud et abrité des vents du nord par une vaste concavité abrupte de l’éperon des Châteliers (sur lequel est le Château Royal d’Amboise) formant une falaise d’une vingtaine de mètres de haut, ce site possède un microclimat comparable au climat méridional, et permit la première transposition française du jardin à l'italienne. Il fut un « laboratoire » de la Renaissance française : premier jardin d'acclimatation en France avec dont la première de orangerie royale française, le premier jardin de la Renaissance française créé par Dom Pacello da Mercogliano et la réalisation de la première perspective paysagère axiale ainsi que les premiers parterres « à la française ». Le logis royal de Château-Gaillard est inscrit au registre des monuments historiques en 1963

Châteaux et Jardins de Villandry
Le château est construit par, Jean Le Breton ministre des finances de François Ier. Il y exploite son exceptionnelle expérience de l’architecture acquise sur les nombreux chantiers dont celui du château de Chambord qu’il a surveillé et dirigé pendant de longues années pour le compte de François 1er, roi de France. A son arrivée à Villandry en 1532, il rase l’ancienne forteresse féodale à l’exception du donjon, témoin de l’entrevue du 4 juillet 1189 au cours de laquelle Henri II Plantagenêt d’Angleterre reconnaît sa défaite face à Philippe-Auguste, roi de France, et signe le traité dit « la Paix de Colombiers » deux jours avant de mourir.

Château et Jardins de Villandry sont un témoignage unique de l’architecture et des jardins de la Renaissance.

L’Abbaye de Marmoutier
L'abbaye de Marmoutier, sur la rive droite de la Loire en amont de Tours, est une ancienne abbaye bénédictine. Fondée par Saint Martin, évêque de Tours, peut-être dès 372, il y aurait planté les premiers pieds de chenin blanc, donnant naissance par la même occasion au vignoble de Vouvray. L'abbaye connut son apogée au Moyen Âge et ses dépendances s'étendaient dans une bonne partie de la France médiévale et même en Angleterre. Elle fut démembrée à la Révolution française. Rachetés par les sœurs du Sacré-Cœur, les bâtiments furent restaurés et certains construits pour y mettre un établissement d'enseignement privé toujours en activité.

1.2.2. Les caves troglodytiques du val de Loire ou troglos

L’habitat troglodytique est un type d’habitation creusé dans la roche. Le troglo en val de Loire a deux origines principales.

La construction des châteaux de la Loire et autres édifices architecturaux à base de tuffeau, a donné naissance à d’immense carrière souterraine. Elles ont été réutilisée pour divers emplois : champignonnières, la culture des champignons ; magnaneries, l’élevage de vers à soie ; et caves, le stockage et l’élevage du vin. Ces anciennes carrières sont aujourd’hui pour la plupart des caves dédiées à la bonification du vin.

Après la révolution, une taxe sur les portes et fenêtres fût instaurée. Celle-ci poussa certaines personnes très modestes à se réfugier dans la roche, supprimant par la même un maximum d’ouverture dans leurs habitations. Ses troglos, d’origines modestes, sont aujourd’hui souvent transformés en gites et autres maisons d’hôtes.


1.3. Les grands personnages du Val de Loire

Le chenin blanc s'est développé dans la Vallée de la Loire où il est nommé « plant d'Anjou » vers le Xème siècle. En Touraine, il prend son nom de « Pineau de la Loire » comme l'écrit Rabelais au XVIème siècle dans Gargantua « c'est vin pineau, O le gentil vin blanc et, par mon âme ! Ce n'est que vin de taffetas ».